Mon chien est peureux, pourquoi ?

Mais pourquoi mon chien a-t-il peur ?

La peur est un sentiment d'angoisse normal quand un individu se trouve face à un danger. En effet, la peur est vitale car elle permet à l'animal de fuir, de se battre ou de faire le mort pour échapper au danger, pour rester en vie.

Mais si un animal ressent de la peur alors que la situation dans laquelle il se trouve ne présente pas de danger réel, on dira qu'il est peureux. Dans ce cas, sa réaction de peur n'est pas adaptée à la situation, il ressentira de l'angoisse et le stress ressenti peut avoir des conséquences graves : fuite éperdue au point de se perdre ou de se faire écraser sur la voie publique, agressivité exacerbée avec parfois risque de morsures graves ou inhibition voire une dépression. 

La peur est certes un sentiment, mais elle est aussi accompagnée de réelles sensations physiques qui mettent l'individu dans un état de mal être tel qu'il se retrouve indisponible pour tout apprentissage ou analyse objective de la situation. Les effets de la peur a des répercussions physiologiques dont la plupart sont mesurables : l'accélération du rythme cardiaque, l'augmentation de la pression artérielle, la vasodilatation des vaisseaux périphériques, la pico-érection (le poil qui se hérisse chez l'animal ou chez l'homme, la chaire de poule), les tremblements...

Cela signifie que quand un chien a peur, il est moins capable d'entendre, d'écouter, donc d'obéir et de se calmer.

 

Quels sont les signes associés à l'hypothyroïdie chez le chien ?

Un chien peureux vit dans un état de stress permanent : très souvent angoissé, il en devient comme paranoïaque (il perçoit de la menace ou du danger là où il n'y en a pas forcément) et souffre souvent d'hyperattachement (il angoisse d'autant plus qu'il est seul, donc pour se rassurer recherche toujours la présence de son maître ou d'un autre animal). Un chien peureux souffre de phobies, c'est une peur irraisonnée face à un stimulus qui ne présente pas de danger réel. La peur des bruits urbains par exemple ou de l'orage. 

En résumé, un chien peureux n'est pas heureux : il souffre en permanence. Les conséquences peuvent être comportementales comme on l'a vu, mais aussi physique car un stress chronique peut engendrer des troubles physiques variés (ulcères gastriques, colite de stress, dermatite de léchage...) et globalement une altération des défenses immunitaires (sensibilité plus grande aux infections). 

Dans cet article nous envisagerons les différentes causes expliquant qu'un chien est ou devient peureux et les moyens de prévention.

 peur chien

Les origines de la peur chez le chien

On peut distinguer trois causes possibles de phobies

1. Une mauvaise habituation avant 3 mois

Un chiot possède des capacités d'apprentissage et d'habituation très élevé jusqu'à l'âge de 3 mois environ. Comme un petit enfant, il apprend très vite à cet âge, ensuite ses capacités d'habituation et d'apprentissage diminuent. Afin qu'un chien puisse vivre agréablement en famille, d'autant plus en milieu urbain, il convient de l'avoir habitué tôt aux stimulations de ce type d'environnement : Socialisation à l'homme, aux stimulations de la vie en famille (TV, sonneries de téléphone, jeux vidéos, aspirateur, jeux d'enfants, ballon, vélo...) et aux stimulations en milieu urbain (voitures, bus...). C'est avant trois mois que tout se joue, car en suite, et d'autant plus que la différence entre le milieu de vie du chiot avant trois mois et celui de sa vie en famille est grande, il sera beaucoup plus difficile pour un chien de s'habituer. Plus le contraste est important, plus le risque de peur est élevé. En effet, quand on n'est pas habitué à une nouvelle stimulation, on est surpris, cela demande des efforts pour s'habituer. Quand on n'est pas habitué à 100 stimulations, les efforts à fournir pour s'habituer risquent d'être dépassés... et le chiot peut basculer dans un état de peur. C'est ce qu'on appelle le syndrome de privation sensorielle.

 

2. Un traumatisme

Une phobie post-traumatique est une peur dont l'origine est un traumatisme émotionnel. Avant le traumatisme, le chien n'avait pas peur de la stimulation, après le traumatisme, le chien en a peur.

Cette phobie est par exemple celle que l'on observe chez le vétérinaire parfois : le chiot n'a pas peur d'entrer dans la clinique, mais si les soins provoquent de la douleur et beaucoup de stress (contrainte physique douloureuse, cris, etc...), le chiot aura ensuite peur d'aller chez le vétérinaire.

 

3. Les phobies liées à un état anxieux

L'anxiété est un état émotionnel qui est caractérisée par une hypervigilance avec des réactions de peur plus fréquentes, un dérégulation des autocontrôles, une irritabilité augmentée et des risques plus élevés d'hyperattachement. En résumé, le chien anxieux est plus sensible et plus vulnérable émotionnellement. Il est donc plus enclin à être traumatisé par des stimuli qui n'auraient pas traumatisés un autre chien. Tout ce qui peut être à l'origine d'anxiété peut faire le lit de phobies. Les causes d'anxiété sont variées mais on en peut distinguer 3 principales :

  1. De mauvaises conditions de développement avant 2 mois (insuffisance de maternage qui induit une hypersensibilité et une hyperactivité),
  2. De mauvaises conditions de vie ensuite (relations de mauvaises qualité avec les maîtres ou d'autres animaux, punitions excessives, espace de vie inadaptés (trop restreint, surpopulation),
  3. L'hypothyroïdie (la maladie hormonale la plus fréquente chez le chien) et toutes maladies induisant de la douleur.

 chien peureux

Les moyens de prévention

Une bonne socialisation dans l'élevage et avant trois mois donnera tous les atouts au chiot pour être équilibré : une bonne socialisation à l'homme (manipulations douces et agréables), des sorties en milieu urbain avec des adultes bien socialisés.

Habituer le chiot progressivement aux stimulations urbaines : éviter de le sortir le jour de son adoption dans un centre commercial un samedi après-midi car ce serait trop violent et risquerait de le traumatiser. Vérifier que le chiot est reposé, l'habituer progressivement, ne pas le punir s'il montre de la peur, être patient et enjoué.

Soigner l'anxiété si vous constatez que votre chiot est sensible et anxieux. Prenez conseil auprès de professionnels compétents (éducateurs aux méthodes positives adaptées, vétérinaires comportementalistes à l'approche positive).


1 commentaire


  • berrivin Monique

    j’ai lu très attentivement cet article sur les bergers allemands et
    et je l’ai trouvé très intéressant. j’ai moi même un BA de 8 ans,
    et je suis en souci car il est agressif surtout avec les autres chiens.et quelques fois avec les gens de passage. je voudrais savoir si mon chien est atteint d’
    ‘hypothyroïdie, cette maladie hormonale qui est, ’après vous, très courante. que puis je faire pour l’aider? je ne sais si vous me répondrez, pour moi c’est très important. Cordialement. monique


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